ON A VU LA SéRIE FALLOUT, ET VOICI POURQUOI C’EST L’UNE DES MEILLEURES ADAPTATIONS DE JEU VIDéO

Après The Last of Us, Amazon Prime Video propose l’adaptation de la saga de jeux vidéo Fallout. Cette nouvelle série invite le téléspectateur à plonger dans un univers post-apocalyptique convaincant. De l’action, de l’humour, et la découverte satirique d’un monde qui ne tourne plus très rond, si loin et pourtant si proche du nôtre. Voici pourquoi il ne faut pas manquer la série Fallout.

Depuis quelque temps, les fictions tirées de jeux vidéo cartonnent sur les écrans. L’an dernier, Super Mario Bros. le film est devenu l’adaptation vidéoludique la plus rentable au cinéma, et en toute logique, une suite a été annoncée, et Nintendo prévoit même un film The Legend of Zelda . Sur les plateformes de streaming, c’est The Last of Us qui a su tirer son épingle du jeu sur Amazon Prime Video, grâce à une adaptation fidèle au matériau d’origine et une interprétation très convaincante de Bella Ramsey et Pedro Pascal.

Amazon Prime Video parie à nouveau sur l’adaptation d’une grande saga du jeu vidéo : cette fois-ci, ils ont opté pour Fallout .

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Un début explosif

Et hasard ou non, tout comme The Last of Us, la licence Fallout se déroule dans un univers post-apocalyptique. La série s’ouvre sur ce qui ressemble à un banal anniversaire d’enfant dans les années 1950. En réalité, nous sommes en 2077, dans un univers où la technologie a évolué bien différemment du nôtre : cette version alternative de notre monde, figée dans une esthétique rétrofuturiste, ne jure que par l’énergie nucléaire.

Et c’est justement l’atome qui est au cœur de la Grande Guerre de 2077, date à laquelle les États-Unis subissent une gigantesque attaque nucléaire sur leur territoire. Les citoyens les plus chanceux réussissent à se réfugier dans des abris souterrains, à l’abri des radiations. Quant aux êtres vivants restés à la surface qui n’ont pas été tués par le souffle des bombes, ils subissent d’importantes mutations, au point de parfois perdre leur humanité.

Deux cents ans plus tard, le monde s’est quelque peu réorganisé, à défaut de s’être totalement remis. Et tandis que le niveau de radiations devient plus acceptable, certains abris s’ouvrent enfin, dans l’espoir de recoloniser la surface… qui a, entre-temps, développé ses propres règles. C’est ici que commencent les excellents jeux Fallout, ainsi que cette série dérivée.

Trois héros qui cherchent leur place

La série Fallout suit les traces de trois personnages. Lucy (Ella Purnell), fille du superviseur de l’abri 33, est certainement le plus attachant des trois, et l’équivalent brillant du personnage que l’on pourrait incarner dans un jeu vidéo de la licence. Les événements l’obligent à découvrir la surface, ce qui promet un véritable choc des cultures !

Comme elle a toujours vécu dans le cocon protecteur d’un abri, la naïve mais combative Lucy est parfois dépassée par ce qui se passe à l’extérieur : cela permet à la fois l’identification du téléspectateur qui se laisse surprendre par cet univers, mais aussi l’amusement de celui qui en connaît les ressorts et les pièges. C’est souvent à travers ses yeux que l’on découvre, parfois avec stupéfaction (bravo les effets spéciaux) toutes les étrangetés d’un monde livré à lui-même.

Maximus (Aaron Moten) est quant à lui un novice de la Confrérie de l’Acier, organisation militaire et presque religieuse dont l’objectif est la sauvegarde des reliques d’avant la Grande Guerre de 2077. Personnage au traitement généralement plus tragique, Maximus offre un regard plus cynique et pragmatique sur les terres désolées de Fallout.

Enfin, le troisième personnage est certainement le plus haut en couleur : un chasseur de prime qui s’est baptisé la Goule (Walton Goggins). Les goules sont des êtres humains difformes en raison des radiations. La Goule n’a peut-être plus de nez, mais il est là depuis plus de deux cents ans, et cela lui a permis d’affûter autant ses compétences de tir que ses vannes. Autant dire que l’on guette chacune de ses punchlines.

La série Fallout serait-elle Fallout 5 ?

Si la série Fallout est aussi prenante, c’est parce que les bonnes fées se sont penchées sur son berceau. Tout d’abord, elle a été créée, réalisée et produite par Jonathan Nolan, frère de Christopher (qui a livré sa propre épopée atomique avec Oppenheimer ), à qui l’on doit la série Westworld . Il a également participé aux scénarios de Memento , The Dark Knight ou encore Interstellar  : excusez du peu !

Jonathan Nolan considère son œuvre comme « une version non interactive de Fallout 5 », comme il l’explique avec humour au magazine spécialisé Total Film. Le propos est volontairement provocateur, mais il souligne bien l’ambition de la série Fallout : il ne s’agit pas d’une « simple » adaptation d’un titre existant comme The Last of us, mais bien une nouvelle histoire à part entière, qui se déroule dans l’univers dense et prenant de la saga.

Des propos corroborés par Todd Howard, le directeur de Fallout 3 et Fallout 4, qui planche actuellement sur le jeu vidéo Fallout 5 et qui a gardé un œil sur la création de cette série : les événements qui y sont relatés sont considérés comme canoniques, et rejoindront donc la mythologie de la saga.

Plus qu’une adaptation : une plongée dans un univers

Que l’on connaisse ou non les jeux vidéo Fallout, difficile de ne pas être happé par cet univers. La série ne se contente pas d’empiler les références : oui, on retrouve la Confrérie de l’Acier et ses armures assistées, l’Enclave, les robots Mister Handy, les ours mutants et un certain sens du bizarre dans l’univers des abris, mais tout ceci fait partie d’une construction convaincante. Les éléments sont présents parce qu’ils ont du sens, pas simplement pour faire plaisir aux connaisseurs.

Et surtout, la série Fallout réussit à retranscrire le ton très particulier des jeux, qui parviennent (certains mieux que d’autres) à jongler avec le sérieux et l’humour, à marier l’épique et le grotesque et à lier les petites histoires personnelles à la grande Histoire, ou du moins ce qu’il en reste, sans oublier une bonne dose de satire. Quant à l’action, comme dans le jeu, elle est crue : les têtes explosent et le sang gicle, souvent de façon outrancière.

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Fallout apparaît finalement comme une série protéiforme, à l’image de la saga dont elle est tirée, désormais à mi-chemin entre le jeu de rôle et le jeu d’action à la première personne. On voyage comme les personnages : on passe d’un registre et d’une ambiance à l’autre, on saute d’une découverte à l’autre, et on explore les vestiges de l’humanité, au propre comme au figuré.

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